Ne serait-ce qu'en Belgique, plus de 200.000 tonnes de déchets plastiques sont collectés chaque année via les tris sélectifs (sacs PMC), la Wallonie compte donc injecter 60 millions d'euros, sous forme de partenariat entre le public et le privé, dans la création d'une filière spécialisée dans le recyclage du plastique à côté d'un acteur industriel. La Wallonie ambitionne de devenir leader du secteur. L'initiative colle parfaitement avec les manifestations actuelles des jeunes pour le climat autant qu’avec les tendances européennes qui souhaitent des règlementations plus strictes sur l’utilisation des matières plastiques.
"Depuis que la Chine a fermé ses frontières à plusieurs catégories de déchets solides, les filières européennes sont envahies et saturées par des déchets plastiques", voici le constat que souligne la note politique examinée par le gouvernement. Le gouvernement wallon doit donc s’accorder sur un appel à projets visant à créer une filière, dotée de 60 millions d’euros de la Région sur le principe « un euro privé attirera un euro public ». « La Wallonie se situe plutôt en avance dans le tri des déchets plastiques par rapport à bien d’autres régions en Europe , affirme le ministre wallon MR de l’Économie, Pierre-Yves Jeholet. On veut créer une filière industrielle complète dans le recyclage du plastique, structurer la filière du recyclage. Et pourquoi ne pas se dire qu’à terme, on voudrait traiter tout le plastique aux alentours ».
La Société régionale d’Investissement de Wallonie (SRIW) devra donc opérer la sélection des différents projets à proposer au gouvernement. Le potentiel total à injecter dans le secteur est de 120 millions d’euros et tant les grands projets industriels (tri, valorisation, transformation…) que ceux, de niche, des PME, sont les bienvenus. Selon Pierre-Yves Jeholet, "l’attente est grande des industriels, aux consommateurs, avec, en perspective, des développements d’emplois non négligeables et l’objectif de concentrer en Wallonie un maximum de valeur ajoutée ».
Le ministre de l'Environnement Carlo Di Antonio (cdH) envisage même une suite à cette initiative, "Comme pour les plastiques, la Wallonie pourrait financer d'autres projets de recyclage sous forme de partenariat entre le public et le privé. Je pense au recyclage des matelas ou des boîtes de conserve." De plus, ce projet concorde avec les tendances européennes actuelles sur la manière de réglementer l’utilisation des matières plastiques de façon plus stricte, en interdisant leur incinération dès 2025, par exemple, et peut aboutir à la création de différents débouchés en Wallonie, « le rôle des pouvoirs publics ne se limite pas à un partenariat avec le privé , poursuit Carlo Di Antonio. On vise aussi, en amont, à diminuer le volume de plastique à usage unique. On peut aussi imaginer, en aval, que nous aidions à susciter des débouchés. Par exemple, si on décide que toutes les poubelles publiques ou du mobilier urbain acheté par les communes doivent être composées, avec un minimum de 30, 40 ou 60 % de plastiques recyclés, on crée un débouché pour ceux qui recyclent. Et les exemples peuvent être nombreux ».
L'économie verte constitue dès à présent une priorité en Wallonie, et les technologies environnementales se développent de plus en plus, suite à la conscientisation des enjeux liés au réchauffement climatique. Grâce à ce projet, le gouvernement wallon marque une volonté d'apporter un véritable changement dans la manière de traiter les déchets plastiques qui polluent notre planète.
Source : Belga - L'Echo