
Au Bénin, l’équitation se professionnalise grâce à l’expertise d’une passionnée de l’enseignement, la wallonne Anne Thiry
Alors qu’il forme des cavaliers depuis trente ans, le Club des Nations de Cotonou n’a pas encore de moniteur béninois. Situé sur la touristique route des pêches, cet unique club national, entend bien développer son activité en professionnalisant le secteur et participant à l’attractivité touristique grandissante du pays.
Un projet novateur de coopération
Depuis le 10 janvier 2025, treize jeunes cavalières et cavaliers venu.e.s de différentes régions du Bénin ont ainsi entamé une formation de monitrice et moniteur d’équitation menée par Anne Thiry, entraîneur et formatrice passionnée qui exerce depuis plus de quarante ans en Belgique et à l’international dans le domaine de l’équitation.
Repérés par l’association Les Cavaliers du Bénin, ces jeunes, prometteurs, ont dans un premier temps passé des épreuves théoriques et différents tests de saut d’obstacles et de dressage avant d’être définitivement sélectionnés. Ils suivent à présent la première session d’une formation de quatre cents heures qui se déroulera jusqu’en septembre 2025 et sera suivie d’une série d’examens menant les plus talentueux à l’obtention d’un certificat délivré par la ligue équestre de Belgique.
Ces lauréats bénéficieront ensuite d’une expérience complémentaire en Wallonie et se perfectionneront encore pendant un ou deux ans avant de devenir les premiers moniteurs et monitrices équestres professionnels béninois au Bénin. Une grande première !
L’originalité de ce projet tient dans le déplacement de compétences très spécifiques grâce à la création d’un programme ciblé, développé par une experte et soutenu par des partenaires aguerris chacun dans leur domaine. Porté par l’Association des Moniteurs d’équitations brevetés (AMEB) dont Anne Thiry est la vice-présidente, Les Cavaliers du Bénin et le Club des Nations de Cotonou à travers, le président de la section d’équitation, Ahmed Diomandé, le projet est financé par Wallonie-Bruxelles International avec la coordination sur le terrain de David Gaquère, responsable du bureau de coopération WBI à Cotonou.
Un alignement nécessaire aux standards internationaux
Aucune formation professionnelle équestre n’existait jusqu’alors au Bénin. Par professionnelle, on entend « qui suit les standards de la Fédération internationale d’équitation ». Cet alignement est un gage d’exigence et de qualité pour le public local mais aussi international. Et c’est là tout l’enjeu. En professionnalisant ce secteur, le Bénin souhaite encourager les Béninois à découvrir l’équitation, insérer des jeunes en créant des emplois à haut niveau de spécialisation, mais aussi développer le tourisme en valorisant pratique et patrimoine culturel équestres.
La Wallonie, terre d’équitation enviée
Multiple et pourtant très structuré, le secteur équin wallon représente près de 7000 professionnels qui touchent aussi bien au sport de haut niveau qu’à la recherche de pointe en passant bien sûr par l’enseignement, le tourisme, le commerce mais aussi le transport. Les cavaliers wallons peuvent recourir à un enseignement et des infrastructures de qualité reconnus au niveau national et international. Parmi ces professionnels, Anne Thiry est une figure respectée. Cavalière depuis ses douze ans, elle a créé et animé plusieurs écoles d’équitation (Arc-en-ciel, Hussière, Papelotte), formé des athlètes de haut niveau, créé des spectacles d’envergure. Elle accorde une attention particulière au bien-être des chevaux et des cavaliers, à la sécurité, au respect de chacun. Son expérience, sa passion pour l’enseignement, sa curiosité à tout crin, sont de formidables ambassadeurs à l’international.
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