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(c) WBT-Christophe Vandercam
(c) WBT-Christophe Vandercam

Pour découvrir Charleroi autrement, deux incontournables s’offrent à vous. Le Musée de la Photographie, dont la réputation n’est plus à faire, vous en mettra plein les yeux avec de nouvelles expositions temporaires. Quant à la Boucle noire, une randonnée hors des sentiers battus, elle vous emmènera à la découverte du passé industriel du Pays noir. Dépaysement garanti.

Le Musée de la Photographie, le plus vaste d’Europe

Saviez-vous que le plus vaste et l’un des plus importants musées d’Europe consacrés à la photographie était situé à Charleroi ? A Mont-sur-Marchienne exactement. Dans un ancien carmel, le Musée de la Photographie, centre d’art contemporain de la Fédération Wallonie-Bruxelles inauguré en 1987, compte, sur 6 000 m², une collection de près de 100 000 photographies, dont plus de 800 photos en exposition permanente, et 1,5 million de négatifs. Plus de 13 000 titres et 4 000 dossiers consacrés à la photographie sont consultables gratuitement à la bibliothèque du musée. Y aller, c’est aussi l’occasion, pour ceux qui le souhaitent, d’en apprendre davantage sur cet art de la photo.

Espace didactique et ludique, le Parcours découverte vous initiera aux notions essentielles de la photographie. La Chambre noire argentique vous apprendra le fonctionnement et la magie du développement photo. Le Laboratoire numérique permet aux enfants de 6 à 12 ans de suivre l’évolution technologique de la photographie. Quant à la Salle du service des publics, elle accueille l’atelier cyanotype (méthode d’impression photographique qui produit des tirages d’un bleu de Prusse caractéristique), les stages, ateliers, workshops ou goûters d’anniversaire.

La boutique propose des publications et des ouvrages exclusifs dédiés à la photo. Pour s’aérer l’esprit après la visite, rien de mieux qu’une promenade dans le parc, 85 hectares d’arbres remarquables classés à l’inventaire du patrimoine wallon. Le Musée de la Photographie, ce sont aussi des expositions temporaires. En ce moment, trois expos sont à ne pas rater.

Peter Knapp, la photo de mode

Tout d’abord, celle consacrée au grand photographe suisse Peter Knapp. Après avoir étudié à l’Ecole des Arts appliqués de Zurich, il s’installe à Paris en 1951. Quelques années plus tard, Hélène Lazareff, fondatrice du magazine Elle, le lance, lui demandant de créer la ligne éditoriale du magazine. Knapp transpose ensuite ses conceptions graphiques pour l’émission Dim Dam Dom de l’ORTF. Avec Jean-Christophe Averty, il révolutionne la mise en page des émissions télévisées des années soixante. Il quitte Elle et y reviendra comme directeur artistique dans les années 70. Entre 1983 et 1994, il est professeur à l’Ecole supérieure des Arts graphiques de Paris. Avec Knapp et d’autres grands photographes, la photographie de mode a contribué à former le regard des contemporains et à les familiariser avec le langage photographique. Peter Knapp. Mon temps, jusqu’au 26 mai.

Thomas Chable, une passion africaine

Photographe de l’ici et de l’ailleurs, Thomas Chable a parcouru quelques pays, principalement d’Afrique, mais également au Mexique et en France. Durant près de trente années, il a mis l’Afrique au cœur de son travail. Parmi ses séries les plus importantes, on retrouve Odeurs d’Afrique, une errance le long du fleuve Niger. Ces dernières années, il s’est davantage intéressé à l’Ethiopie. Cette exposition est une sélection de différentes séries et de travaux anciens et récents du photographe. Né à Bruxelles, Thomas Chable a suivi les cours du grand photographe liégeois Hubert Grooteclaes, connu pour ses flous artistiques. Professeur de photographie à l’Académie des Beaux-Arts de Liège, Thomas Chable vit en région liégeoise. Thomas Chable. Au-dessus des nuages, jusqu’au 26 mai.

Elliot Ross, voir les animaux autrement

Elliot Ross donne à voir une galerie de portraits, les modèles semblant poser comme au studio sur un fond noir. Le choix du noir et blanc amène le visiteur à dévisager les animaux. Les photographies de l’artiste magnifient ses sujets dans le soin qu’il apporte à leur réalisation. Né à Chicago en 1947, Elliot Ross, qui a fait des études d’art au San Francisco Art Institute, vit et travaille à San Francisco et à New York. Il a participé à de nombreuses expositions personnelles et collectives dans le monde et compte diverses publications. Elliot Ross. Seeing Animals, jusqu’au 26 mai.

www.museephoto.be

La Boucle noire, le vrai visage de Charleroi

Autre source de dépaysement, la balade de la Boucle noire. Cette randonnée de 23 km dans Charleroi et ses alentours montre le vrai visage du Pays noir et vous en apprendra sur son passé industriel. Au départ de la gare de Charleroi-Sud, partez à la découverte des terrils, de friches et de quelques hauts lieux touristiques de cette ville méconnue, en particulier de sa périphérie ouest entre la Sambre et le canal de Charleroi-Bruxelles. Vous traverserez Marchienne-au-Pont, Monceau-sur-Sambre, Roux-Martinet, Marchienne-Docherie et Dampremy. Au programme, des paysages contrastés et l’héritage des mines et de la sidérurgie.

Vous découvrirez aussi bien les vestiges de l’industrie sidérurgique avec le haut-fourneau 4 que le château de Marchienne ou celui de Monceau-sur-Sambre avec son très beau parc à l’anglaise. Vous passerez devant le Château Cartier, berceau familial de la femme de lettres et académicienne française Marguerite Yourcenar. De petits sentiers verts alternent avec des ruelles anciennes et des cités ouvrières et leurs cerisiers du Japon. Au cours de cette balade, vous aurez l’occasion d’escalader quatre terrils, héritiers de l’industrie minière, désormais recouverts de verdure, la nature y ayant repris ses droits comme il se doit. Les terrils du Martinet et la chaîne des terrils de Dampremy et de La Docherie sont reliés entre eux par des passages, sentiers et courtes traversées de voiries secondaires. Aux sommets, points de  vue imprenables sur le centre de la ville.

Si vous voulez sortir des itinéraires touristiques habituels, la Boucle noire, avec les beaux, mais aussi les moins beaux côtés de Charleroi, sera votre prochaine rando. Munissez-vous de bonnes chaussures et comptez une journée entière pour faire la boucle. Il est également possible de n’en faire qu’un morceau, une version plus courte, de 5 km, est proposée par la Ville de Charleroi. Des cartes sont disponibles au centre culturel l’Eden, à la Maison du Tourisme ou à l’auberge de jeunesse dans le centre-ville.

La Boucle noire a été initiée en 2016 par Chemins des terrils et les Sentiers de Grande Randonnée. C’est un couple d’anciens musiciens punks, aujourd’hui retraités et randonneurs, Micheline Dufert et Francis Pourcel, qui a eu l’idée de ce parcours particulier. Leur motivation, faire découvrir des paysages contrastés, symboles de l’histoire minière et industrielle de Charleroi. Le balisage a été réalisé par les Sentiers de Grande Randonnée au moyen de dalles triangulaires rappelant la forme des terrils. La balade fait désormais partie des « Sentiers des terrils », le GR 412, balisé en blanc et rouge et qui s’étend sur 300 km à travers les anciens bassins miniers de Bernissart en Hainaut à Blegny en province de Liège.

www.cheminsdesterrils.be

 

Par Jacqueline Remits

(c) WBT-Denis Erroyaux

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