Vous êtes ici

Bonne nouvelle pour la planète : une équipe de chercheurs de Gembloux Agro-Bio Tech de l’Université de Liège a développé des bioherbicides à base d’aux huiles essentielles. Une alternative naturelle aux produits phytosanitaires chimiques dont le très controversé glyphosate. Même s’il faudra sans doute attendre 2023 pour leur mise en vente, c’est une avancée de taille pour l’agriculture et la protection de l’environnement.

Selon la RTBF, trois huiles essentielles ont été retenues. Elles ont été testées dans les champs, sur plusieurs cultures et ça marche : les « mauvaises herbes » ne leur résistent pas. Elles meurent 16h après l’application du produit. Il est cependant conseillé d’en mettre à deux reprises pour éviter les repousses. À la différence du glyphosate, qui est un herbicide total, il est ainsi possible, grâce aux huiles essentielles, de mettre au point des herbicides dits spécifiques qui ne s’attaquent qu’à des espèces de plantes bien précises.

Il n’existe actuellement que deux bioherbicides : l’un à base d’acide pélargonique (un extrait du géranium), l’autre à base d’acide acétique dérivé du vinaigre. Cette découverte ouvre donc de nouvelles perspectives pour le monde agricole mais pas uniquement. "Notre objectif, c’est d’élaborer ces herbicides pour les agriculteurs mais aussi pour les particuliers. L’idée est d’utiliser ces produits comme on le faisait avec le roundup pour éliminer les mauvaises herbes dans les graviers, les allées ou encore les gazons", détaille Simon Dal Maso, chercheur à Gembloux.

Du côté des agriculteurs, l’on se montre plutôt enthousiaste face à cette innovation made in Wallonia mais se pose évidemment la question du prix quand on connait le coût des huiles essentielles. "L’huile essentielle coûte relativement chère mais nous avons développé une substance biologique avec de l’huile hautement diluée avec toujours des propriétés actives. Le coût final est désormais bas et permettra d'être concurrentiel face au glyphosate", explique Haïssam Jijakli professeur en phytopathologie et en agriculture urbaine à la Faculté de Gembloux de l’Université de Liège.

Les recherches en laboratoire ont commencé il y a plus de 10 ans, bien avant que n’éclatent les controverses autour du glyphosate et il faudra encore attendre près de deux ans pour pouvoir commercialiser ces nouveaux herbicides. Ils doivent en effet d’abord faire l’objet d’une homologation au niveau européen en passant les tests de toxicité (ne pas être nuire à l’homme) et d’écotoxicité (ne pas nuire à l’environnement), ce qui ne devrait pas poser problème. "Ces huiles essentielles sont déjà utilisées dans le secteur de la médecine. Donc nous n’avons pas de craintes quant à d’éventuelles contaminations de ces produits à la faune et la flore", se réjouit le scientifique gembloutois.   

L’équipe de Gembloux Agro-Bio Tech a d’ores et déjà bénéficié d’une subvention de la Région Wallonne pour créer une activité économique sur la base de ces découvertes. Une spin-off devrait être créée d’ici la fin de l’année.

Pages