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Exposition
Exposition "Walloon Steel Legacy" @ Arbetets Museum

L'exposition "Trans-Fer et Savoir-Faire: Wallons de Suède", présentée au Au Bois-du-Luc à La Louvière, s'exporte en Suède sous le nom "Walloon Steel Legacy".

 Wallon et fier de l'être ? Si si, ça existe ! Alors qu'en Wallonie on peut faire preuve d'auto-flagellation parfois maladive, à 1500 km d'ici, 1 million de Suédois revendiquent une identité wallonne remontant à plus de 400 ans. A partir de 1570, 5000 Wallons émigrent en Suède et emmènent avec eux leur savoir-faire et leurs techniques de maîtres de forge. A l’origine de cette aventure, les Liégeois Guillaume de Bèche et Louis de Geer. Cherchant à faire des affaires dans une contrée épargnée par les guerres religieuses liées à la Réforme et à la Contre-Réforme, ils créent toute une industrie minière et sidérurgique en Suède. Pour cela, ils recrutent en Wallonie une main d’oeuvre qualifiée capable de reproduire en Suède tout le processus de fabrication métallique. Ces hommes et leur famille émigrent et participent à la mise en place d’un véritable modèle de la "forge wallonne" qui donnera naissance à un mode particulier d’organisation sociale.

Cette histoire, c'est le point de départ de l'exposition "Trans-Fer et Savoir-Faire", qui démarre aujourd'hui à l'écomusée du Bois-du-Luc à Houdeng-Aimeries (La Louvière). Une exposition "plus émotive que scientifique" avoue Olivier Guyaux, un des porteurs du projet. Car le point de départ de l'exposition, c'est de réhabiliter l'histoire méconnue d'une immigration réussie au 17e siècle et qui a contribué à la renommée de l’industrie métallurgique suédoise. "Les gens se sont entendus sur deux valeurs : le travail et le partenariat dans le travail", résume Chloé Pirson, directrice de l'écomusée. De ce point de vue, présenter l'exposition au Bois-du-Luc n'est pas anodin : l'ancien site minier a été un des lieux principaux de l'immigration en Belgique au début du 20e siècle et La Louvière a été façonnée par cette immigration. Le Bois-du-Luc, c'est aussi devenu la mémoire industrielle de la région du Centre et au-delà, qui abrite un paquet d'archives provenant des entreprises disparues qui faisaient autrefois la gloire industrielle de la Wallonie. Rappeler le riche passé industriel wallon  dans ces murs fait sens.

Une exposition engagée

Trans-fer et savoir faire se veut être une exposition engagée ou qui engage à la réflexion. Réflexion sur l'immigration, suscitée par ces portraits de Suédois réalisés à l'ambassade de Belgique à Stockholm, et qui revendiquent avec fierté leur filiation wallonne datant de 4 siècles. Réflexion sur le riche passé industriel wallon et l'avenir incertain des derniers métallos belges. Et enfin réflexion sur les conditions de travail, où on découvre que c'est dans le cadre de cette immigration que les premiers contrats de travail écrits apparaissent, que le patron prend en charge le déménagement de la famille... "C'est une nouvelle vision du patronat. Ils se sont rendus compte que si la personne travaillait dans de bonnes conditions, elle aurait un meilleur rendement" constate Olivier Guyaux. Une exposition qui fait écho à notre époque, traversée par la peur de l'immigration et la détérioration globale des conditions de travail.

 

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