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Partant du constat que les femmes semblent davantage épargnées que les hommes par le Covid-19, avec des infections moins graves et des taux de mortalité moins élevés, la biotech liégeoise Mithra, spécialisée dans la santé féminine,  initie un programme de recherche sur l’action de l’oestrogène Estetrol dans le traitement de ce virus. Le rôle protecteur des œstrogènes contre les coronavirus humains a déjà été mis en évidence lors de l’infection au SRAS et est actuellement testé aux Etats-Unis chez des patients hospitalisés.

Les récentes études épidémiologiques menées en Chine, en Italie et aux Etats-Unis indiquent que le Covid-19 frappe davantage les hommes que les femmes, et de manière plus sévère. L’Italie compte quatre fois plus de décès chez les hommes que chez les femmes. Aux États-Unis, deux fois plus d'hommes que de femmes meurent du Covid-19. Cette disparité entre les sexes s’expliquerait notamment par des différences biologiques au niveau immunitaire. Cette différence immuno-sexuelle a déjà été mise en lumière pour d’autres maladies infectieuses causées par des coronavirus humains, tel que le syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS).

Une étude américaine a montré que les souris mâles infectées par le virus du SRAS développaient des infections plus fréquentes, plus sévères et plus souvent mortelles que les souris femelles. En outre, l'ablation des ovaires ou l'administration d’anti-estrogènes chez les femelles aggravaient l'infection et augmentaient la mortalité, démontrant le rôle protecteur joué par les œstrogènes. Ces derniers agissent sur une protéine appelée « enzyme de conversion de l'angiotensine» (ACE2) et permettent d’en réduire l’expression. Or cette protéine ACE2 sert précisément de porte d’entrée de certains coronavirus, tels que celui à l’origine du Covid-19, dans les cellules humaines.

 « Il serait très intéressant d’approfondir l’effet des œstrogènes, en particulier l’Estetrol, sur la réponse immunitaire des patients touchés par le Covid-19 », commente Jean-Louis Vincent, Professeur de intensifs à l'Université Libre de Bruxelles et intensiviste dans le service des soins intensifs de l'hôpital universitaire Érasme à Bruxelles. « Les femmes enceintes, qui présentent naturellement un taux élevé d’œstrogènes durant leur grossesse, sont relativement préservées dans la crise sanitaire actuelle, alors qu’elles sont beaucoup plus vulnérables face au virus de la grippe H1N1. L’administration d’œstrogènes à des patients sur une courte période ne poserait en outre aucun problème majeur en termes de sécurité et présenterait un coût limité. »

 « Des études sont actuellement en cours dans deux hôpitaux américains pour voir si les hormones peuvent avoir un impact sur la maladie, en particulier chez les hommes », explique Mitchell Creinin, Professeur de gynécologie à l’Université UC Davis, Californie. « Au vu du profil d’activité de l’Estetrol qui se distingue des œstrogènes classiques, il serait donc intéressant d’explorer son action sur le Covid-19 et d’évaluer son impact sur les vaisseaux sanguins des patients infectés, d'autant que le virus provoque des accidents vasculaires cérébraux chez de jeunes patients ».

« Les hommes et les femmes réagissent différemment face aux infections respiratoires virales, en raison de réponses différentes des cellules immunitaires innées », ajoute le Professeur Jean-Michel Foidart, Secrétaire Perpétuel de l’Académie royale de Médecine de Belgique. « De même, les changements de niveaux d’œstrogènes chez la femme à la puberté, pendant la grossesse et à la ménopause sont associés à des modifications de l'immunité innée. Il apparaît donc utile de vérifier l’impact favorable sur le Covid-19 d’un œstrogène naturel humain tel l’Estetrol dont le profil d’activité indique une plus grande sécurité que les œstrogènes classiques. En Belgique, on constate que le taux de décès féminin est inférieur à celui des hommes jusqu’à 74 ans. Cet effet bénéfique du genre disparait dans la tranche 75-84, avant de s’inverser après 85 ans. Ce qui concorde avec l’hypothèse du rôle protecteur des œstrogènes chez les femmes durant leur cycle hormonal et même jusqu’à 15-20 ans après la ménopause naturelle.»

Sur base des données épidémiologiques et cliniques, Mithra a donc décidé de lancer un programme de recherche sur l’impact bénéfique potentiel de l’Estetrol dans le traitement du Covid-19. Le protocole de ce programme est en cours d’élaboration, en concertation avec différents experts internationaux actifs dans la recherche contre le Covid-19. Cette étude de Phase II devrait être menée fin 2020 sur des patients (hommes/femmes) infectés par le virus.

Basée à Liège, Mithra développe des produits innovants dans les domaines de la contraception et de la ménopause pour répondre aux besoins des femmes à chaque étape de leur vie. Active dans plus de 100 pays dans le monde, Mithra compte quelque 250 collaborateurs.

 

Contact presse :  Maud Vanderthommen: +32 473 58 61 04 – press@mithra.com

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