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La réalité virtuelle (ou RV) a besoin d'espace. Pour créer une réalité virtuelle à l'échelle d'une pièce à la maison, vous avez idéalement besoin d'au moins 3 mètres carrés, de sorte que vous puissiez vous déplacer ou même marcher pendant l'expérience sans sortir de l'immersion. Plus vous avez d'espace, meilleure est l'immersion, plus l'expérience est forte, plus le plaisir est grand. Mais des centaines de mètres carrés équivaudraient-ils vraiment à une multiplication du plaisir par cent ? Jean-Louis et Frédéric Verbaert ont décidé de répondre à cette question et de construire un parc de réalité virtuelle de 4 000 mètres carrés. Mouscron, ville du Hainaut située entre la frontière franco-belge et la frontière Wallonie-Flandre, est ainsi devenue le plus grand site de réalité virtuelle en Europe.

Pour les frères Verbaert, il s'agit d'une continuation de leur précédente entreprise commerciale à Tournai, Virtual Cabs. Sauf que maintenant, au lieu de quatre cabines de 15 mètres carrés de réalité virtuelle, les entrepreneurs vous invitent à vivre une expérience qu'il serait absolument impossible de recréer à la maison. « C'est une véritable immersion VR sans fil 2.0 », dit Frédéric. « Vous pouvez bouger, sentir et toucher tout ce que vous voulez. Ce qui constitue une énorme différence par rapport à une expérience de VR à domicile. »

Le projet Virtual Park a été soutenu par l'association intercommunale IEG et par Wapinvest. Au total, il accueille sept activités. La plupart d'entre elles sont adaptées aux visiteurs de plus de sept ans et conçues pour une expérience multijoueur. Les capteurs garantissent que vous savez exactement où se trouvent les barrières et que vous « voyez » tous les autres joueurs, même si vous êtes coupé du monde réel par le casque caractéristique.

Les jeux permettent aussi bien la coopération que la compétition. The Playground peut accueillir jusqu'à 40 joueurs, un espace intelligent de systèmes d'éclairage et de sonorisation synchronisés combinant jeux interactifs et exercices. Ailleurs, deux joueurs peuvent faire la course sur des vélos de type Tron tandis que 14 autres peuvent se battre dans une arène de robots de combat. Et l'activité préférée du cofondateur ? « Pour l'instant, notre meilleure activité est l'Arena 42 », explique Frédéric. Dans cette expérience de « Full body tracking », deux équipes de quatre joueurs s'affrontent pour conquérir Mars. Ses 400 mètres carrés donnent définitivement un nouveau sens à ce qu'est un jeu de réalité virtuelle à l'échelle d'une pièce.

Toutes les activités encouragent les visiteurs à rester pour la journée et à profiter au maximum d'une technologie qui n'est pas encore devenue courante, sans les contraintes habituelles d'espace et sans le mal des transports lié aux jeux de réalité virtuelle assis. « Le mal des transports ne peut pas survenir à Virtuel Park parce qu'on se déplace, en fait, pour de vrai dans l'espace », explique Frédéric. De plus, le parc évite une longue exposition à la réalité virtuelle. « Pour éviter la fatigue, nos expériences sont chronométrées entre cinq et vingt minutes et les gens ont environ quinze minutes de pause entre les activités. » Les visiteurs peuvent également faire une pause par rapport à la réalité virtuelle pendant les expériences de réalité augmentée (AR). Ces dernières ne nécessitent pas de casque d'écoute et plutôt que de créer un nouveau monde virtuel, elles améliorent l'environnement réel.

Virtual Park est ouvert six jours par semaine et peut accueillir 300 personnes par jour. La technologie VR étant en constante évolution, les frères Verbaert doivent se maintenir à jour. « Nous sommes toujours au courant des nouveautés en matière de VR », dit Frédéric. « De plus, la structure de notre parc n'est pas fixe. Nous avons la possibilité de progresser de la même manière que la technologie VR. Pourquoi ne pas rêver d'une expérience immersive sur les 4 000 mètres carrés ? »

Par Tomáš Miklica

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