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Cette année, la Malterie du Château de Beloeil, en Province de Hainaut, fête ses 150 ans. Elle emploie 84 personnes et 96% de sa production de malt, le produit indispensable à la fabrication de notre spécialité belge, la bière, s’exporte dans 124 pays.

Aujourd’hui et depuis toujours, le maître-mot de la Malterie du Château reste la Dévotion. Cela s’illustre par une volonté de faire toujours mieux au service de plus de 2600 brasseurs répartis dans 124 pays, dont le Brésil, les Etats-Unis et la Russie. En quête continue d’amélioration, elle ne compte pas arrêter sa progression et prospecte de nouveaux marchés tel que la Chine. Cette ténacité s’applique également dans la diversité. En effet, l’usine produit plus de 70 variétés de malts différentes, dont certains sont torréfiés ou caramélisés pour obtenir des goûts uniques.

150 ans et une activité florissante, peu de sociétés peuvent s’en vanter. C’est l’occasion de retracer l’histoire de la Malterie du Château.

La bière est déjà une boisson popularisée à partir du 7ème siècle grâce à l’entreprise des moines. Bien que la Révolution française, au 18ème siècle, a mis fin aux guildes des brasseurs et détruit de nombreuses abbayes alors que le produit était en pleine expansion,  l’arrivée de Napoléon permettra le retour des activités brassicoles. Celles-ci deviendront même une branche de la relance économique.

Afin de pouvoir fournir ces nouvelles brasseries, les malteries se développent. Celle de Beloeil, la première en Belgique, démarre ses activités en 1868, au cœur d’une région déjà réputée pour la production d’orge brassicole.

Le maltage traditionnel, méthode qui reste en vigueur actuellement, est mis en œuvre. A l’époque, seul le malt de base était produit mais au fil des années, d’autres variétés ont été élaborées. La malterie implante alors 108 silos verticaux, de différentes capacités, qui vont permettre le développement et le stockage actuel de la vaste gamme de malts traditionnels et spéciaux.

Les grains arrivaient à la malterie en péniche, sur le canal que chevauchent les deux parties de l’installation industrielle, reliées par une passerelle, qui existe toujours ; ou bien en train, par la ligne de chemin de fer qui longeait le canal. C’est par ce même canal que les quelque 2.000 tonnes de malt produites annuellement, à l’origine, étaient dirigées vers les brasseries belges et même étrangères. Dans les années 1890, la malterie de Beloeil exportait déjà vers les Etats-Unis.

La malterie de Beloeil, malgré son succès, subira malheureusement les affres des deux guerres mondiales. Elle a été partiellement détruite par des bombardements lors du premier conflit mondial. Elle a été reconstruite, en 1923, via le financement par le fonds des « Dommages de Guerre », approvisionné par l’Allemagne pour dédommager les pays voisins.

Ensuite, deuxième coup de malchance en 1944 : pour ralentir l’arrivée de l’armée américaine, un jeune soldat de l’armée allemande se charge de faire sauter le petit pont romain qui enjambe le canal sur le site de la malterie. Celui-ci, inexpérimenté, utilise une trop importante quantité de dynamite, ce qui pulvérise une partie de la malterie.

De plus, au fil du temps, le canal s’est envasé, les péniches ne pouvaient plus atteindre le quai de déchargement d’orge. Il a fallu une dizaine d’années de requêtes et d’opiniâtreté auprès des autorités compétentes pour que les boues soient draguées et que le canal redevienne accessible. Toute l’importance réside, bien sûr, dans l’impact environnemental : chaque péniche remplace une dizaine de camions.

Au début du 21ème siècle, la Malterie du Château s’équipe technologiquement afin de servir au mieux les brasseries artisanales, les brasseurs amateurs ou encore les Craft Brewers : des équipements vieillissants ont été remplacés par de nouveaux systèmes, en matériaux plus performants, pour optimaliser une production plus respectueuse de l’environnement.

Si les 150 ans d’histoire de la malterie vous passionne, n’hésitez pas à visiter son musée, installé en son cœur. Il recèle des trésors glanés dans les coins et recoins du site. On peut y découvrir des objets, outils et équipements qui illustrent la longue histoire de l’usine, depuis le 19ème siècle jusqu’à nos jours.

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