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(c) Netoptic

La lunetterie est un monde spécifique, bien plus complexe qu'il n'y paraît. En matière de design, il exige un regard aiguisé. Car tout est dans les détails. C'est pourquoi Netoptic a fait le choix d'engager et former sa propre équipe de designers. Avec ses 100.000 montures vendues chaque année, l'entreprise wallonne est aujourd'hui un acteur significatif face à des concurrents hors-format.

C’est au milieu des années 90 que les collections de lunettes Netoptic ont connu leur envol. Jusque-là, Celso Viejo, fondateur de l’entreprise familiale, dessinait lui-même les montures. Depuis lors, des designers ont rejoint l’entreprise pour traduire le plus subtilement possible l’ADN de la société au travers des deux marques indépendantes produites : Kinto et Malt.

L’ADN, on le résumera en quelques points : tendance, ergonomie, sens du détail, collaboration, expertise… « Nous cherchons à être tendance sans pour autant avant-gardistes ni extravagants. Le résultat doit être harmonieux et au service de ceux qui portent les montures. C’est pourquoi nous travaillons aussi beaucoup l’ergonomie », précise Céline Onssels. En matière de lunettes, cette designer sortie de La Cambre a tout appris sur le tas. « J’ai dû aiguiser mon regard car au départ, il y avait des détails que je ne voyais pas. »

En réalité, trois cents étapes sont nécessaires pour fabriquer une monture ! Aussi, ceux qui pensent qu’il n’y a pas vraiment matière à innover dans le secteur se trompent. Systèmes de charnières, fixation des verres… Chaque année, des innovations poussent le marché vers l’excellence et la technologie.

Pour Netoptic, l’innovation commence sur le terrain. « Nous avons construit avec nos clients, les opticiens, une relation basée sur la proximité et la collaboration », explique Johanna Viejo, directrice de la collection Kinto, gamme vintage à forte personnalité. « Les opticiens étant nos meilleurs ambassadeurs, nous leur demandons souvent leur avis, leurs critiques et leurs suggestions sur de nouvelles propositions, de nouvelles couleurs… »

Les designers - « qui dessinent toujours à la main avant de passer au PC », insiste Céline Onssels - vont aussi chercher l’inspiration dans d’autres domaines que la lunetterie. C’est vital. Notamment pour réussir à décliner chaque modèle en huit couleurs fluides, cohérentes, et vendables, là où la plupart des fabricants s’arrêtent à maximum quatre.

Le fait que Netoptic maîtrise toute la chaîne, du design à la production, permet une plus grande réactivité. « Si par exemple nous sentons un changement de tendance en termes de couleurs, notre usine peut réagir très vite. » En plus de quarante ans, la société a accumulé une expertise qui la hisse aujourd’hui à une place dont elle peut être fière sur le marché de l’optique. « Celui-ci est composé d’un tout gros monopole et de quelques semi-monopoles. Mais à côté, il y a la place pour des acteurs indépendants comme nous, car c’est un marché très dynamique », souligne Johanna Viejo.

Après la crise de 2008, Netoptic a revu en profondeur ses ambitions à venir. A la hausse. C’est ainsi que cette PME d’une vingtaine de personnes où chacun « porte 36 casquettes à la fois » a commencé à engager, en 2014, des business developers. Et depuis 2016, elle est bien décidée à écrire de nouvelles pages de son histoire en mettant le paquet sur l’exportation, qu’elle a élargi à d’autres pays que la France. Et aussi sur la communication, terrain qu’elle avait peu occupé jusque-là.

Liliane Fanello (pour WBDM)

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