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Biocontrôle: le secteur de pointe wallon à l’honneur au salon ABIM

Le salon international ABIM (Annual Biocontrol Industry Meeting) se tiendra du 21 au 23 octobre prochains à Bâle. En collaboration avec le cluster wallon Wagralim, 8 entreprises représentatives du secteur wallon  de pointe du biocontrôle y seront présentes pour assurer la visibilité de la Région en la matière. L’occasion de mettre en lumière ce secteur à haut potentiel.

Définitions

Le biocontrôle comprend l’ensemble des produits de protection des végétaux en grandes cultures et biostimulants, comme alternatives aux produits de protection phytosanitaires petro-sourcés.

Le secteur est à mettre en lien direct avec le #DIS5 Chaines agro-alimentaires du future et gestion innovante de l'environnement et en particulier avec l’IIS Digibiocontrol , qui a pour ambition le renforcement de l’écosystème wallon du biocontrôle en interconnectant le monde du numérique (applications, capteurs, robots…) et celui de la lutte biologique contre les prédateurs des plantes, au travers de trois piliers que sont l’innovation/R&D, la formation et l’entreprenariat.   

Les applications des produits en biocontrôle sont vastes. Il y a par exemple l’enrobage des semences, l’application foliaire, et l’amendement du sol.  En ce qui concerne la défense, on retrouve bien-sûr le biocontrôle (biopesticide, biofongicide, bioherbicide), les éliciteurs de défense des plantes et les stress abiotiques. Par rapport à l’aspect croissance, il y a les biofertilisants et biostimulants qui augmentent la germination et la vitesse, la protection contre les agents pathogènes et enfin la stimulation de la vigueur des plantes.

Le secteur du biocontrôle est très à la pointe et nécessite encore beaucoup de pédagogie.  Par exemple, à ne pas confondre : la certification « bio » liée à l’agriculture biologique d’un côté, avec de l’autre la biotechnologie verte, basée sur le vivant!

 « Il s’agit de provoquer un changement de mentalité au niveau des clients et des utilisateurs finaux pour qu’ils quittent le « chimique » vers l’utilisation de produits de biostimulation et de biocontrôle, plus respectueux de l’homme et de l’environnement ». Vincent VANDAMME, COO Agricells

Forces, défis et chaînons manquants

Les principaux défis du secteur sont sans aucun doute le raccourcissement des délais légaux d’inscription des nouveaux produits (et la législation européenne a évolué dans ce sens récemment), ainsi que le passage du secteur à la grande échelle, qui sous-entend l’adoption par un grand nombre d’utilisateurs (agriculteurs) des produits de biosolution.

Le biocontrôle en particulier a un potentiel de développement économique très important : répondre à la demande d’un nouveau marché en création en Europe et dans le monde – remplacer les produits de lutte chimique dans l’agriculture.

Les Etats membres de l’Union européenne sont traditionnellement de gros consommateurs de pesticides même si leur utilisation est en baisse depuis 10 ans. De 360 000 tonnes par an en 2011, la vente totale est descendue à 333 500 tonnes en 2019, avant de remonter à 346 000 en 2020. 

Pour la première fois, l’Union européenne a fixé un objectif juridiquement contraignant de diminution de 50 % de l’utilisation de pesticides. Un objectif ambitieux, symbole de la nouvelle stratégie de la Commission européenne “de la ferme à la table”.

En Wallonie, en mobilisant de façon unique et innovante les compétences des domaines du biocontrôle et du numérique, l’IIS DIGIBIOCONTROL ambitionne de résoudre les problèmes qui freinent   actuellement le déploiement massif des solutions de biocontrôle, permettant la réduction de l’utilisation des pesticides dans l’agriculture.

La force du secteur réside dans son assise scientifique forte et innovante, créant une opportunité réelle pour un marché en croissance exponentielle. 

La faiblesse actuelle du secteur est le manque de locomotive wallonne et en parallèle, la course pour le développement avec beaucoup d’acteurs innovants au niveau mondial. La menace qui en découle est le rachat de ces petites structures par des grandes entreprises de la Chimie.

Au niveau des chaînons manquants, on peut citer les fabricants et/ou le conditionnement de ces produits ainsi que les fabricants de matières premières pour ces produits. Le secteur est très lié à la R&D, pour lequel nous avons en Wallonie des chercheurs très reconnus et des universités à la pointe.

 « Les défis principaux du secteur sont la complexité du cadre réglementaire, l'unicité du mode d'action de nos technologies pouvant représenter un frein à la compréhension et à l'adoption, et la validation scientifique constante » nous dit Gwendoline Clotuche, Directrice Marketing et Communication Fyteko.

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Participation wallonne

La Wallonie, animée par un réseau d’entreprises dynamiques, est à l’avant-garde des pratiques agricoles durables grâce à des offres innovantes de biostimulants et de solutions de biocontrôle. Le souhait est d’orienter la trajectoire de l’agriculture vers un horizon durable et prospère. L’ABIM étant un salon de solutions, la participation des entreprises wallonnes permettra de mettre en lumière ce secteur de pointe à l’occasion d’un évènement à portée internationale.

Il y a bien sûr Wagralim , le cluster wallon de l’agrifood. Créé en 2006 en tant qu’organisation à but non lucratif, c’est le premier cluster d’innovation agroalimentaire de Wallonie. Représentant un réseau de 300 membres, sa mission est de favoriser l’innovation et la collaboration au sein de l’écosystème alimentaire. Wagralim a pour objectif d’accompagner les parties prenantes dans leur cheminement vers un développement responsable et une transformation durable.

Agricells

Agricells est une biotech qui développe et industrialise des biosolutions innovantes et combinées pour la biostimulation et pour les traitements de biocontrôle des grandes cultures. Vincent Vandamme, co-fondateur et COO, sera présent pour « Rencontrer des prospects/clients intéressés par nos produits et découvrir d’autres sociétés actives dans le domaine. Nous voulons aussi convaincre nos clients de l’efficacité de nos produits biologiques, testés de manière scientifique et statistique ».

Fyteko

Cette start-up de biotechnologie est spécialisée dans la chimie verte. La technologie de biostimulation qu’ils développent doit permettre, notamment, de combattre les effets du changement climatique sur l’agriculture. Gwendoline Clotuche, Directrice Marketing et Communication chez Fyteko, explique : « L'ABIM est le rendez-vous incontournable dans le domaine du biocontrôle, idéal pour rencontrer la majorité de nos clients en un seul lieu, et créer des synergies ainsi que de nouvelles collaborations. Être aux côtés de plusieurs entreprises wallonnes est une excellente occasion de multiplier les synergies et d’accroître notre visibilité ».

Hedera22

Hedera-22 s’engage à créer des produits phytosanitaires durables. Cette spin-off de l’UCL viendra pour développer davantage son business. Valérie Renard, CEO, nous dit : « nous désirons rencontrer au salon ABIM d’une part des investisseurs potentiels intéressés par notre plateforme de découverte de biomolécules actives combinant AI et biologie moléculaire, et d’autre part des partenaires pour le développement de nos solutions biopesticides ».

Fytofend

Fytofend mène des activités de recherche, de développement, d’enregistrement, de production et de commercialisation d’éliciteurs biologiques qui améliorent les défenses des plantes. C’est un grand habitué du salon ABIM puisqu’ils y viennent depuis 2009. « Si nous sommes bien implantés à l'international, nous avons relativement peu de contacts avec les sociétés wallonnes en présence; le stand commun de l’AWEX pourrait faciliter des discussions et nous permettre d'accroitre notre visibilité générale » nous dit Raffael Buonatesta, CEO.

Redebel 

De manière comparable à la procédure concernant les nouveaux médicaments en Belgique, Redebel fait des tests au champ de nouveaux produits avant leur inscription. La société offre toute la gamme de services du processus d’enregistrement dans l’UE et à l’étranger pour les substances actives et les formulations des produits phytopharmaceutiques.

APEO Solutions

La spin-off de Gembloux active dans l’agro-biotech prévoit de déposer un dossier d'homologation pour son bioherbicide à base d'huiles essentielles, une solution de rechange au glyphosate. Haissam Jijakli, CEO d’APEO Solutions, explique : « Nous espérons renforcer nos liens avec l’écosystème de sociétés wallonnes mais surtout continuer à consolider nos partenariats internationaux, avec en amont les firmes aidant à l’homologation de nos produits bioherbicides à base d’huile essentielle, et en aval les distributeurs ».

Medinbio

Cette société s’adresse aux acteurs agroalimentaires qui souhaitent réduire significativement leur empreinte « Pesticides de synthèse chimique ».  Accélérateurs de transition agro-écologique, leur approche « filières » est très innovante. Medinbio s’est par exemple associé directement avec une grande enseigne de supermarchés pour produire des fraises plus respectueuses de l’environnement. « Face aux multiples défis du monde agricole qui doit dans le même temps gérer des problématiques agronomiques avec de moins en moins d’intrants et en parallèle, être au rendez-vous des attentes environnementales et sociétales, Medinbio propose un modèle simple permettant de relever le défis grâce à l’approche système dont MEDINBIO est pionnier » nous raconte Thierry Picaud, CEO.

Artechno 

Depuis 1999, Artechno est un spécialiste des solutions microbiennes développées à partir de la fermentation de bactéries, de levures et de champignons. Soutenues par la science, leurs solutions écoresponsables sont proposées à leurs partenaires pour répondre aux enjeux de l’alimentation saine. Les ingrédients sont destinés pour les produits de biosolution. « La complexité des régulations internationales dans un monde qui a désespérément besoin d’innovation pour produire en suffisance, tout en réduisant l’impact environnemental est un défi de taille. Eduquer les agriculteurs sur l’efficacité et la rentabilité des solutions biologiques en est un autre », explique Louise Poncelet, Sales Manager.

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